Dans les milieux urbains telle que la Ville de Granville, les populations de goélands argentés augmentent, créant de nouvelles nuisances pour certains habitants : perturbations sonores, déjections, vols de nourriture… Cette tendance s’observe, à l’échelle de la façade Manche-Mer du Nord : les colonies en milieu naturel ont régressé, notamment dans la baie du Mont-Saint-Michel et sur l’Archipel de Chausey, alors que les colonies en milieu urbain se sont développées.
« Une baisse de 40% des effectifs a été constatée lors du dernier relevé, en date de 2012, sur le territoire français », indique Marc Hameau, adjoint au maire de Granville en charge de la Transition écologique et de l’aménagement urbain.
L’espèce est même considérée comme quasi menacée en Europe et est protégée par la directive Oiseaux en France. Dès lors, un enjeu de conservation des espèces dans les villes se dégage et implique de travailler à une meilleure cohabitation avec ces oiseaux.
En 2016, 2017, 2018 et 2019, la problématique a été gérée par la stérilisation des œufs sur autorisation du Préfet de la Manche. Ces arrêtés préfectoraux donnant dérogation à la commune pour réaliser ces campagnes ont été attaquées par l’association Manche-Nature et annulées pour manque de base légale : les preuves des nuisances n’étaient pas suffisantes pour caractériser un intérêt public majeur permettant une dérogation.
La commune souhaite à présent travailler autrement. Elle se propose de mener une réflexion sur une meilleure cohabitation avec cette espèce protégée.
Grâce au soutien de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) et de la Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement (DREAL) de Normandie, la Ville de Granville a pu confier le pilotage de ce projet au Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE) du Cotentin.
« Le cœur du projet est de faciliter la cohabitation entre les habitants et les goélands en créant notamment un comité citoyen », poursuit Naomi Siméon, chargée de mobilisation et actions citoyennes du CPIE du Cotentin.
Rejoindre le comité citoyen
Le but de ce comité citoyen est de réunir des citoyennes et des citoyens avec différentes opinions et expériences vis-à-vis des goélands argentés et de travailler avec des outils de démocratie participative à la recherche de solutions partagées.
Des réunions de concertation avec les services de la mairie seront organisées régulièrement.
Le sujet vous interpelle ? Vous êtes curieux ? Vous souhaitez participer au comité citoyen ? N’hésitez pas à nous contacter pour participer à la première réunion qui se déroulera mi-février 2022.
Contact : naomi.simeon@cpiecotentin.com
Goéland argenté : qui suis-je ?
À quoi je ressemble ?
J’ai une tête, un ventre et une poitrine blanche. J’ai des ailes et un dos gris clair. Les extrémités de mes rémiges sont noires et mouchetées de taches blanches. J’ai un œil vif jaune-vert pâle et des pattes rose pâle. Mon bec est jaune orange avec une tache rouge sur la mandibule inférieure. Je mesure jusqu’à 70 cm de long et jusqu’à 150 cm d’envergure.
Où est-ce que je vis ?
J’occupe tous les biotopes, essentiellement marins, mais aussi terrestres. Je suis présent où je trouve de la nourriture et souvent à proximité ou dans des villes. Je peux vivre une trentaine d’années.
Qu’est-ce que je mange ?
Je mange de tout, je suis opportuniste, j’ai un régime alimentaire omnivore. Je peux manger des crustacés morts ou vivants, du poisson, mais aussi des grenouilles, des petits oiseaux, des œufs d’autres espèces et des déchets divers.
Comment et quand je me reproduis ?
Je suis monogame et je garde le/la même partenaire pour la vie. Ma période de reproduction commence mi-mars.
Est-ce que j’ai des prédateurs ?
Les renards et les hiboux peuvent être des prédateurs pour moi.
Que dit la loi ?
L’Arrêté du 29 octobre 2009 fixe la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire français et les modalités de leur protection, le Goéland argenté (Larus argentatus) fait partie de cette liste. Ainsi s’applique à cette espèce l’article L. 411-1 du code de l’environnement, qui interdit la destruction ou l’enlèvement des œufs et des nids, la mutilation, la capture ou l’enlèvement des spécimens de goélands argentés.
Cependant, la règlementation a prévu une souplesse et l’arrêté du 19/12/14 fixe les conditions et limites dans lesquelles des dérogations à l’interdiction de destruction d’œufs de goélands peuvent être accordées en milieu urbain par les préfets, sous conditions de nuisances justifiées.
Selon le règlement sanitaire départemental de la Manche et l’article 120 : il est interdit de jeter ou de déposer des graines ou de la nourriture, en tous lieux ou établissements publics, susceptibles d’attirer les animaux errants, sauvages ou redevenus tels, notamment les chats ou les pigeons […]. Le nourrissage est passible d’amende.
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