Philippe Letouzey et ses amis présentent l’exposition Granvile – Saint-Pierre-et-Miquelon au temps de la pêche à la morue, une histoire maritime proche sur le village du Festival des Voiles de Travail 2021.
« Le but de cette exposition est de partager aux visiteurs la vie de Granville, explique celui qui collectionne d’anciennes photographies et cartes postales de la cité corsaire dont il est originaire. Les photographies parlent. »
L’exposition qui devait être présentée en 2020, à l’occasion des 500 ans de la découverte de Saint-Pierre-et-Miquelon, raconte d’abord les bisquines (bateaux de pêche originaires de La Manche), la pêche aux huîtres, les relations avec Chausey, Jersey, le port de Granville, le commerce ou encore la Marine nationale.
Granvile – Saint-Pierre-et-Miquelon au temps de la pêche à la morue, une histoire maritime proche emmène ensuite les visiteurs vers Saint-Pierre-et-Miquelon en racontant la pêche à la morue sur les grand Bancs de l’île de Terre-Neuve, au large du Canada.
« Les terre-neuvas (pêcheurs qui partaient chaque année des côtes européennes pour pêcher la morue à Terre-Neuve) débarquaient les morues salées à bord à Saint-Pierre-et-Miquelon, située au sud de Terre-Neuve, où elles étaient lavées et séchées pour être mieux conservées. »
Philippe Letouzey, à gauche, est passionné par l’histoire de Granville.
La morue a été pêchée sur les grands Bancs de Terre-Neuve du 16e siècle aux années 1970.
« Les Granvillais ont, eux, arrêté dans les années 1930 », précise le passionné.
Un des panneaux de l’exposition inédite raconte le rôle qu’a joué Saint-Pierre-et-Miquelon durant la période de prohibition de l’alcool aux Etats-Unis (1920-1933).
« Des bateaux chargés de bouteilles d’alcool quittaient le port de Granville pour débarquer à Saint-Pierre-et-Miquelon, alors colonie française, raconte Philippe Letouzey. Saint-Pierre-et-Miquelon vendait ensuite cet alcool au Canada qui le revendait aux Etats-Unis. »
La toile présente aujourd’hui de nombreux repeints (le ciel et un trois-mâts sont ajoutés à l’œuvre originale de Gaston Roullet lors de la restauration entreprise par Marin-Marie).
La dernier pan de l’exposition parle de l’une des œuvres du peintre des départements de la marine et des colonies, Gaston Roullet (1847-1925); Le travail des graves à Saint-Pierre. Cette toile de 11 mètres de long sur 6 mètres de large représentant le territoire de Saint-Pierre-et-Miquelon est réalisée spécialement pour l’exposition universelle de 1900, à Paris. Elle est exposée l’été suivant, à Granville, avant de disparaître quelques années de la circulation.
L’écrivain, peintre de la marine et navigateur français Marin-Marie l’achète lors de la vente aux enchères des anciennes corderies de Granville, en 1934, avant de l’emmener à Chausey où il l’oublie jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale (après laquelle la colonie de Saint-Pierre-et-Miquelon est devenue un territoire). Il la revend en 1965 au sénateur de l’Archipel, Henri Claireaux, qui la donne au Musée de Saint-Pierre. Un an plus tard, Marin-Marie la restaure avec des Saint-Pierrais bénévoles. La toile est aujourd’hui exposée dans l’enceinte de l’Arche.
Une reproduction de cette œuvre est accrochée dans l’exposition Le Port de Saint-Pierre – présentant une partie de l’œuvre de Gaston Roullet issue des collections de Granville et de Saint-Pierre-et-Miquelon – à découvrir sur le stand situé à côté de celui de Philippe Letouzey et ses amis.
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