Le monument des Français Libres de la pointe du Roc sera inauguré le 23 juillet, à 11h. Rencontre avec l’artiste sculpteur de métal qui l’a entièrement créé : Marc Dupard.
Comment vous y êtes-vous pris pour réaliser le monument des Français Libres ?
J’ai répondu à l’appel d’offres qui avait été lancé par Granville en m’appuyant sur le cahier des charges qui l’accompagnait. Il faut savoir qu’à chaque fois qu’on fait un monument, une sculpture, pour une ville, on sait qu’on ne satisfera pas tout le monde. Les associations, par exemple, voulaient absolument refaire la Croix de Lorraine. Je souhaitais, de mon côté, que celle-ci soit figurée dans la structure, et plus précisément dans la voile triangulaire à l’avant et la grand-voile à l’arrière.
Quelle était votre intention ?
Je ne voulais pas que ce ne soit un monument vieillot ! Je souhaitais qu’il soit contemporain car on demande aux nouvelles générations de s’intéresser au souvenir.
Comment cela s’est-il matérialisé, techniquement ?
Dans ma démarche artistique, je travaille beaucoup sur des épaisseurs. Ce qui m’intéressait également, c’était que l’on voit la ligne d’horizon dans le premier trait de la croix (celui du bas). A travers elle, en se déplaçant, on peut voir Chausey et Jersey. Cela rappelle que de jeunes volontaires sont partis de Granville en direction des îles anglo-normandes – sur les bateaux de pêche la Gloire de Dieu et La Mouette – pour rejoindre les Forces Françaises Libres ralliées au Général de Gaulle du 25 au 28 juin 1940.
Quelles sont les spécificités de la sculpture ?
La sculpture en acier corten mesure 3 mètres de hauteur et 4 mètres de largeur. Elle est accompagnée de bancs et de pupitres.
Depuis quand êtes-vous artiste sculpteur de métal ?
Je suis professionnel depuis 2016 mais sculpte depuis plus de vingt ans.
Comment décririez-vous votre métier ?
C’est un métier passion ! Je n’ai pas l’impression de travailler. J’expose depuis des années. L’année dernière, j’ai notamment exposé au salon Art Capital organisé au Grand Palais, à Paris, et dans le domaine national de Saint-Cloud.
Où peut-on voir vos sculptures ?
Dans différents endroits ! Il y en a une en face de la CCI de Granville, notamment. Le propriétaire du bar du Bataclan (le Grand Café Bataclan) est venu vers moi après les attentats de Paris pour que je réalise une pièce en métal découpé rétroéclairée que j’ai appelé « Génération Bataclan ». On y voit un couple qui s’embrasse.
C’est une pièce très fine…
Je détourne des outils de l’industrie pour en faire de l’art.
Êtes-vous content de vivre, aujourd’hui, de votre passion ?
Je suis très heureux car ça faisait longtemps que je voulais faire ça ! C’était un rêve.
Un dernier mot à ajouter ?
Sculpter, c’est émouvoir !
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