Les collections du Musée d’art moderne Richard Anacréon (MamRA), du Musée d’art et d’histoire de Granville et du Musée Christian Dior se sont récemment enrichies d’œuvres signées Colette, Matisse, Christian Dior ou encore Antoine Fontaine. Achetées ou offertes, celles-ci ont toutes fait l’objet d’une demande d’avis préalable auprès du Ministère de la Culture – au sein des commissions scientifiques d’acquisition – conformément à la loi sur les Musées de France.
Un donateur anonyme a fait don de la robe Agnès (printemps/été 1955, ligne A) au musée Christian Dior en 2019.
Adieu à la neige, Georges Lepape, 1915, mine de plomb et lavis sur papier. Dessin accompagnant le texte de Colette dans l’exemplaire du Vogue américain du 31 octobre 1925.
Delandre, Couple de pêcheurs. Terre cuite, fin XIXème siècle.
Aides
Les achats, qu’ils soient effectués par la Ville de Granville ou l’association Présence de Christian Dior, bénéficient d’une subvention publique par le biais du Fonds régional d’acquisition pour les musées (FRAM), fonds paritaire abondé par l’Etat (Ministère de la Culture) et le Conseil Régional de Normandie.
Agnès rejoint le Musée Christian Dior
Le Musée Christian Dior a reçu, par l’intermédiaire d’une Granvillaise, un don exceptionnel : la robe Agnès (Printemps-été 1955, ligne A). Conservée pendant des dizaines d’années dans une valise, celle-ci est en très bon état.
En parallèle, l’association Présence de Christian Dior a cette année acheté la robe de petit soir Saint Domingue (ligne Longue Automne/hiver 1951), le manteau Ulysse (ligne Profilée Automne/hiver 1952) et la robe Indiscrète (ligne Aimant (Automne/hiver 1956).
Elle a également acquis une poupée Barbie portant le modèle emblématique du New Look, le célèbre tailleur Bar, plusieurs chapeaux et une affiche publicitaire ancienne des engrais Dior témoignant de l’activité industrielle exercée par le père de Christian Dior.
La collection Colette du MamRA s’étoffe
Plusieurs ouvrages de Colette complètent les collections que le MamRA conserve de cette célèbre auteure :
- La Vagabonde, ouvrage illustré d’un portrait de Colette par le célèbre Matisse, seule collaboration connue entre l’artiste et l’écrivaine
- L’Envers du Music-Hall, roman illustré par Jean-Emile Laboureur en 1926.
Le musée a également acquis un dessin original de l’illustrateur Georges Lepape qui eut des attaches avec Carolles. Celui-ci témoigne de l’activité de journaliste de Colette puisqu’il a illustré un article de l’écrivain dans le magazine de mode américain Vogue en 1915.
Des pièces d’orfèvrerie du XVIIIe siècle et des souvenirs de plage
C’est grâce au don de l’Association Arts et Culture de la Manche fait en 2018 au bénéfice du Musée d’art et d’histoire de Granville ainsi qu’au dispositif de préemption (dispositif qui permet à l’Etat de se porter acquéreur d’une pièce en se substituant au dernier enchérisseur d’une vente publique sans participer aux enchères), que le Musée d’art et d’histoire de Granville a pu acquérir des pièces d’orfèvrerie majeures.
Il s’agit d’une paire de flambeaux en argent fabriqués par Antoine Fontaine (1715-1761), orfèvre granvillais passé par l’atelier de Thomas Germain (1673-1748) qui fut l’orfèvre de Louis XIV, du Régent, puis de Louis XV.
Achetés lors de la vente publique du 23 octobre 2019 à Paris (Drouot), en même temps qu’une timbale réalisée par le même orfèvre, les flambeaux rejoindront à terme le parcours permanent du Musée d’art et d’histoire.
Cet ensemble a été complété par l’acquisition d’un ensemble de couverts (fourchette et cuillère) fabriqués par Antoine Fontaine le 27 octobre 2019.
La famille granvillaise Lehmann-Lisembard a fait don au Musée d’art et d’histoire d’un ensemble de statuettes en terre-cuite. Celles-ci illustrent l’essor du tourisme balnéaire, la fabrication et la diffusion des premiers souvenirs de bord de mer.
« Leur intérêt artistique est moins évident que leur intérêt historique », indique Alexandra Jalaber, conservatrice adjointe du MamRA et du Musée d’art et d’histoire de Granville.
Toutes ces nouvelles pièces ne seront pas visibles tout de suite. Certaines, comme les chapeaux, seront présentées dans l’exposition 2020 du Musée Christian Dior. Les autres patienteront, sous la vigilance attentive des équipes des musées, dans la nouvelle réserve de la Halle au blé. Les plus fragiles d’entre-elles seront présentées temporairement pour les préserver d’une trop longue exposition.
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