1945

Naît à Saint-Lô

L’ornithologue Jacques Alamargot en 1962.

1963

Obtient son baccalauréat à Saint-Lô

1969

Est diplômé de l’école nationale vétérinaire d’Alfort à Maisons-Alfort

1970-1972

Soutient sa thèse à Paris

Bénéficie d’une bourse vétérinaire pour faire une spécialisation sur les oiseaux au Canada, à l’école de médecine vétérinaire de St-Hyacinthe (Université de Montréal, au Québec)

Fait un stage de deux mois aux Etats-Unis

C’est dans la salle à manger de son appartement perché en haut d’un immeuble de Granville que Jacques Alamargot, 73 ans, nous a donné rendez-vous pour nous parler de sa passion pour les oiseaux. 

À quel âge avez-vous commencé à étudier les oiseaux ?

Autant que je me souvienne, je me suis toujours intéressé à la nature et aux animaux. Quand j’avais 3, 4 ans, je voulais être fermier. C’est à partir de mes 12 ans, quand on m’a offert des jumelles pour ma communion, que j’ai commencé à observer les oiseaux. Le dernier déclencheur de cette passion, c’est l’obtention du Guide Peterson des oiseaux de France et d’Europe (livre d’identification des oiseaux) lorsque j’avais une quinzaine d’années.

Pourquoi avoir choisi de les observer eux ?

Par facilité ! Les mammifères sont souvent nocturnes, donc plus difficiles à étudier. Les oiseaux, eux, ne sont pas tendres mais ils ne se cachent pas. Ils voient et ont des couleurs, produisent des sons et, surtout, ils maîtrisent le milieu aérien qui est mythique. Quand on invoque Dieu, on regarde le ciel parce qu’on ne peut pas y aller. Cela a un côté spirituel… Cela fait référence au rêve d’Icare (dans la mythologie grecque, le fils de Dédale et de Naupacté meurt après avoir volé trop près du Soleil en s’échappant du labyrinthe avec des ailes de cire créées par son père). Les oiseaux, et surtout les migrateurs car ils font de longs voyages, ont l’essence de la liberté !

Vous avez-vous même voyagé…

J’ai eu envie de faire comme eux ! J’ai étudié au Canada, fait un stage aux Etats-Unis et travaillé en Ethiopie et au Sénégal avant de finir ma carrière en France (lire ci-contre).

Jacques Alamargot est passionné par les oiseaux depuis 61 ans.

Quel est votre oiseau préféré ?

Je suis fasciné par le Grand Corbeau ! C’est un oiseau fréquent dans le monde mais rare en Normandie. J’ai trouvé le premier nid de cette espèce d’oiseau en Normandie, dans la réserve du Nez de Jobourg que j’ai acheté en 1975 et que je loue au GONm pour qu’elle la protége !

Quel espèce étudiez-vous à Granville ?

J’essaye de percer les secrets des goélands marins. Ce sont des oiseaux qui existent depuis très longtemps mais qui étaient encore rares il y a trente ans.

Comment vous y prenez-vous ?

Je fais des relevés quotidiens depuis dix ans. Chacun d’eux dure environ dix minutes. Je peux en faire jusqu’à vingt par jour, espacés de trente minutes. Si je n’en fais pas, c’est que je ne suis pas là ou que le temps ne le permet pas !

À quoi servent-ils ?

A comprendre les habitudes de ces oiseaux ! Je fais des statistiques qui me permettent, par exemple, de savoir si les goélands marins sont plus présents sur le port le matin ou le soir. Pour assouvir sa soif de connaissance, il faut être rigoureux !

1972-1974

Est vétérinaire Volontaire du Service National Actif (VSNA) dans la province du Guémou-Gofa dans le Sud-Ouest de l’Ethiopie

1974-1978

Fait des recherches en pathologie aviaire à l’INRA de Nouzilly en Indre-et-Loire

1978-1981

Organise une préformation vétérinaire en Ethiopie

1980-1989

Enseigne à la faculté de médecine vétérinaire de Debré-Zeit (Université d’Addis-Abébé)

1989-1993

Enseigne à l’Ecole Inter-Etats des sciences et médecines vétérinaires de Dakar au Sénégal

1993-1998

Est vétérinaire inspecteur des installations classées pour la protection de l’environnement de la compétence vétérinaire à Toulon

1998-2005

Est responsable du poste d’inspection frontalier européen de l’aéroport de Nice et inspecteur des installations classées pour la protection de l’environnement de la compétence vétérinaire à Nice

2005

S’installe à Granville en août, soit à peine cinq mois avant d’être en retraite

Jacques Alamargot est membre du GONm depuis sa création en 1972.

GONm

L’ornithologue est l’un des fondateurs et membres du Groupe Ornithologique Normand (GONm) créé en 1972.

L’association (loi du 1er juillet 1901) reconnue d’utilité publique en 1991 et agréée au titre de la loi sur la protection de la nature a pour principales missions l’étude de l’avifaune normande dans son milieu naturel, la protection de l’avifaune normande et des milieux nécessaires à sa conservation et l’information, la sensibilisation et l’initiation du public dans ces domaines.

Depuis 2014, elle recense le nombre de goélands argentés cantonnés sur les toits de Granville.

« Nous nous assurons également que l’entreprise Profil Armor en charge de la stérilisation des goélands ne confonde pas les oeufs de goélands argentés avec ceux des goélands bruns et marins », explique Jacques Alamargot.