Jacques GAMBLIN x Thomas COVILLE
Granville salue son artiste.
Lui qui a grandi sur les plages à n’en plus finir, au rythme des marées, il préfère les horizontales aux verticales. La mer il ne s’en lasse pas. Bien au contraire ; mais plutôt que de la contempler il préfère s’y trouver, seul ou accompagné sur un bateau qu’il a plaisir à barrer. Faire du bateau sur la grande bleue, sur laquelle il se sent si bien même s’il y a tellement à faire à bord. Ça lui plait, il y est à l’aise. Navigateur, il aurait pu le devenir car la mer fait partie de son ADN. C’est pour cela qu’il ressentait si bien tout le vécu de Thomas Coville, son ami, qu’il a soutenu si justement à travers ses correspondances qu’il a entretenues pendant que le marin se surpassait pour battre le record du tour du monde à la voile en solitaire. Jacques lui écrivait tous les jours en 2014 et en 2016 tout en appréhendant la difficulté du parcours. Il a toujours su encourager son ami et le soutenir dans sa grande capacité d’adaptation face aux éléments même si le découragement pouvait avoir raison de sa force physique et mentale. « Sur un bateau, on sait ce qu’on vaut » et il était bien plus sage que Thomas abandonne en 2014, d’autant qu’il a su prendre sa revanche en 2016.
Lui qui aime l’imaginaire que les mots provoquent, il était dans un tout autre exercice en lui adressant tous ses messages. Il était simplement avec lui, tentant de comprendre même l’incompréhensible pour lui apporter une once d’humanité dans ces grands moments de solitude et tenter de l’aider à ne pas défaillir face à la rudesse des éléments. Thomas en a été bouleversé semble-t-il. Ces deux-là ont vécu une expérience qui rend leur lien d’amitié indéfectible. Mais leur rencontre n’est pas fortuite car leur capacité à faire face à la plus grande difficulté de leur métier les a rapprochés. « Lui seul sur l’eau, moi seul avec mes mots. » Leur grande sensibilité fait qu’ils se comprennent ; l’un comme l’autre, ils puisent leur énergie dans l’émotion. Ils aiment le beau, le vrai et la sincérité. Toute ces valeurs transparaissent d’ailleurs au fil de la lecture de son dernier livre , qui était avant un spectacle sur scène. On apprend toujours plus de Jacques en le lisant qu’en l’interviewant. « Avec l’écriture, je dis des choses de moi avec un style et ce n’est pas de la branlette… » Ah, tiens on reconnait bien, là le Granvillais qui a le franc parler des patrons-pêcheurs et pour cause son oncle, son cousin sont de cette trempe.
Lui pour qui l’écriture est nécessaire, a besoin de cette espace solitaire. Il vient rééquilibrer sa vie de comédien avec toute l’agitation que génère le travail d’équipe sur les plateaux de cinéma ou les planches de Théâtre. « L’écriture est nécessaire mais on le sait qu’après, jamais au moment où les mots jaillissent avec rythme et toujours dans l’émotion. » Il aime aussi mettre sa voix sur les mots lorsque le texte a de l’épaisseur. C’est précieux alors c’est rare. Et la Ville ne le remerciera jamais assez d’avoir endossé le rôle pour promouvoir un film sur sa ville natale. Je vous invite à revisionner la vidéo. Sans la mer, l’enfant du pays étouffe, « sa deux roues, son grand amour », l’aide à supporter la ville ; elle l’a sauvé. « Avec elle je me faufile, je gagne du temps et de la fantaisie dans les itinéraires. Je m’amuse. » Poursuivre sa route sans rien regretter. Lui qui n’était pas destiné à la scène a eu la chance de saisir l’opportunité de rentrer dans une compagnie de théâtre pour devenir régisseur et c’est en regardant les autres jouer qu’il passe de l’autre côté de la console. De toutes façons, apprendre dans les livres ne l’intéresse pas, c’est l’expérience de la vie qui l’anime. Etre dans le mouvement en gardant à l’esprit cette liberté à pouvoir dire oui ou non ; ne pas être forcé mais être dans l’envie, le désir. Merci Jacques Gamblin d’avoir accepté l’invitation de Véronique et Bruno Séron de la librairie l’Encre Bleue. Nous serons nombreux à venir vous saluer pour la dédicace de votre dernier livre « je parle à un homme qui ne tient pas en place. » avec la mer en toile de fond.
Séance dédicace rencontre avec Jacques GAMBLIN – Correspondances inédites avec Thomas COVILLE –
« Je parle à un homme qui ne tient pas en place »
Vendredi 21 décembre 2018 de 16h30 à 19h30 à la librairie l’Encre Bleue, rue Saint-Sauveur.
Voir et revoir la vidéo : Granville ou l’art de vivre
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