Tout au long de l’année, grâce à une veille attentive des ventes aux enchères, au gré des rencontres professionnelles (collectionneurs, artistes ou leurs descendants…) ou des opportunités, les musées de Granville enrichissent leurs collections de pièces significatives en adéquation avec les orientations de leur Projet Scientifique et Culturel- PSC. Ces nouvelles acquisitions complètent les œuvres déjà conservées dans les musées et apportent un nouvel éclairage sur une thématique ou permettent simplement la nécessaire rotation des collections permanentes ou temporaires visibles par le public.

Inscrites à l’inventaire des collections après examen de la commission scientifique d’acquisition des Musées de France, toutes les nouvelles acquisitions rejoindront les collections municipales devenant inaliénables et imprescriptibles. A terme elles seront toutes conservées dans les réserves de la Halle au Blé, réserves mutualisées de la Ville de Granville.

Tour d’horizon des nouvelles acquisitions 2021, littéraires, industrielles ou textiles qui contribuent au rayonnement des musées municipaux.

Le Musée d’art et d’histoire de Granville- MahG – enrichit ses collections avec trois nouvelles acquisitions, une peinture et deux aquarelles.

• Le Port de Granville, tableau de Henri RUDAUX (1870-1927). Cette huile sur toile est une vue remarquable et lumineuse sur l’entrée du port de Granville avec le pilote à vapeur. D’une grande qualité picturale, cette huile sur toile a également valeur documentaire. A l’instar de l’Entrée du port de Granville par Gaston ROULLET (1847-1925), l’œuvre de RUDAUX complète notamment les riches collections des cartes postales et œuvres graphiques du musée d’art et d’histoire sur cette thématique. Cette acquisition permet d’étoffer les collections représentant la vie et les activités de la ville, mais aussi de présenter des artistes originaires de la cité du Sud Manche ou y ayant travaillé.

Le Port de Granville par Henri RUDAUX. Huile sur toile, début du XXème siècle.

L’œuvre de l’artiste RUDAUX complète les riches collections des cartes postales et œuvres graphiques du MahG sur cette thématique. Elle vient ainsi étoffer les collections représentant la vie et les activités de la ville.

Sans titre [La rue Lecarpentier] par Gustave ORY. Aquarelle, gouache et encre sur carton, non daté.

Sans titre [Marché de la rue des Juifs] par Gustave ORY. Aquarelle, gouache et encre sur carton, non daté.

Les deux aquarelles de Gustave ORY (1863-1921), nous plongent dans la vie granvillaise. Proche de Maurice ORANGE, l’artiste est né dans la Haute Ville où il passa sa vie, et qu’il représenta à travers ses dessins à la touche parfois humoristique.

• Sans titre (La rue Lecarpentier). La vue sur les marches de la rue Lecarpentier représente deux granvillaises, coiffées de leurs bavolettes faisant un pied de nez au soldat posté à la guérite du Logis du Roi, sous le regard choqué d’un couple de bourgeois contrastant avec celui, plus amusé, d’un garçonnet ! Les costumes – bicornes de l’aristocrate et l’uniforme du soldat – semblent situer la scène sous le Second Empire. Sur la partie gauche les fenêtres de la bâtisse rappellent sa fonction de boutique, à l’image de nombreux autres lieux de la Haute Ville.

• Sans titre (Le marché de la rue des Juifs) décrit un marché aujourd’hui disparu et méconnu, le marché de l’Oeuvre. Sur l’aquarelle, on distingue des éléments architecturaux comme le portail d’accès au Roc et à la Haute Ville, ainsi que la batterie de l’Œuvre. La scène décrit au premier plan des granvillaises en costume traditionnel et coiffées de leurs bavolettes regroupées autours d’un marchand de tissus, tandis qu’en arrière-plan figure un notable et des badauds circulant à dos d’âne dans la rue des Juifs.

Le livre des Mille et une nuits rejoint les collections du Musée d’art moderne Richard Anacréon – MamRA – en 2021. Illustrée de 80 aquarelles de Kees VAN DONGEN (1877-1968), cette traduction de Joseph-Charles MARDRUS (1868-1949) se présente en 3 volumes. A l’instar de CHAGALL et DULAC, VAN DONGEN s’enthousiasma pour le thème des Mille et Une nuits. Il réalisa en 1928 une première illustration de l’un de ces contes. Le musée possède d’ailleurs l’un des dessins préparatoires, titré Au choix, issu de la donation de Richard Anacréon visible au MamRA.

Pour sa réalisation, il s’inspira des voyages en Orient qu’il effectua en 1910 et 1913 et lors desquels il réalisa de nombreux portraits féminins.

La collection du musée compte une huile sur toile, quatre dessins, deux estampes et un livre illustré, La Garçonne de Kees VAN DONGEN.

Les Mille et une nuits, traduction littérale et complète de Joseph-Charles MARDRUS et illustrations de Kees VAN DONGEN. Paris : N.R.F, Gallimard, 1955.

En 2021, trois robes et un objet viennent agrandir les collections du Musée Christian Dior.

• Une bouteille d’eau de javel, de la société des Usines Dior, première moitié du XXème siècle. L’entreprise familiale vit le jour en 1832 sous l’impulsion de Louis Dior, s’inscrivant ainsi dans l’économie granvillaise. Cette bouteille d’eau de javel vient compléter le fonds d’objet ayant trait à l’activité industrielle granvillaise de la famille Dior.
• Frimas, faux deux-pièces signé Christian Dior. Collection Haute Couture Automne-Hiver de 1955.
• Mexico, robe du soir brodée 1954, adaptation du modèle éponyme.
• Robe d’après-midi conçue pour le prêt-à-porter New Yorkais, vers 1956. Le musée conserve désormais 5 modèles de la filiale new-yorkaise.

FRIMAS Christian Dior, collection Haute Couture Automne-Hiver 1955

MEXICO, Christian Dior Londres, collection Automne-Hiver 1954, ligne H

Robe, Christian Dior New-York, vers 1956

Bouteille d’eau de javel – Société anonyme des Usines Dior, 1ère moitié du XXème siècle

Toutes les collections sont consultables en ligne sur le site des collections du réseaux des musées de Normandie : www.collections.musees-normandie.fr