Lundi 20 juillet 2020, 8h30, salle des jardins du Roc. Florence Pernel se fait maquiller pendant qu’une trentaine de techniciens de France Télévisions œuvre sur le plateau pour que le tournage de la séquence 84 du téléfilm L’Aigle de Sang puisse commencer à 10h. « Approchez-vous », lance l’actrice, d’un ton accueillant, tout en fermant délicatement ses paupières pour qu’elles soient maquillées. Sans perdre plus de temps, nous lui demandons de nous décrire Camille, le personnage qu’elle interprète depuis trois semaines sur le territoire. « C’est une Granvillaise qui a fait carrière dans la police scientifique, en tant que légiste, à Paris, avant de revenir à Granville à la suite d’un drame familial. Elle écrit maintenant des romans. »
Pour les besoins du tournage, le Foyer des Jeunes Travailleurs du Roc a été transformé en commissariat de police.
Florence Pernel interprète Camille dans le téléfilm.
Une quarantaine de techniciens travaillent sur la fiction.
Chacun a sa spécificité : la lumière, le son, le cadrage, le décor…
Une double enquête
Que va-t-il lui arriver ?
Elle remet la main sur les notes d’un manuscrit commencé par l’un de ses ancêtres à la fin du XIXe siècle et essaie de terminer de l’écrire. Le livre, qui est un roman policier, relate trois crimes perpétrés selon les traditions vikings. Pendant qu’elle est en train de l’écrire, un crime qui ressemble dans les moindres détails au premier de ceux du livre, se produit à Granville. Elle est donc prise en étau ! Soit elle dit qu’elle a écrit ce qui s’est passé au policier qui est joué par Raphaël Lenglet – un type venu de Paris qui se retrouve sans doute là parce qu’il a eu un comportement déplacé là-bas – au risque d’être suspectée, soit elle mène sa propre enquête. Dès les premières minutes du film, les deux personnages vont se retrouver en opposition car ils vont être sur deux voies différentes de l’enquête.
Qu’est-ce qui vous a donné envie d’accepter ce rôle ?
Je suis venue car le scénario m’a plu. Je connaissais Christophe Douchand, qui est un metteur en scène avec qui c’est très agréable de travailler, mais je n’avais jamais rencontré Raphaël Lenglet. Je pense que je ne vais pas l’oublier de sitôt ! C’est un clown ! Il faudrait le mettre dans des comédies. Il est à mourir de rire.
Préparez-vous un rôle de la même manière pour la télévision que pour le cinéma ?
On doit se concentrer plus rapidement lorsqu’on travaille sur un téléfilm que lorsqu’on travaille sur un film. Je dois relire facilement 25, 30 fois un scénario pendant que je tourne. Je le lis, dans tous les cas, au moins une fois par jour. Etant donné qu’on ne tourne pas les scènes dans l’ordre, il est nécessaire d’avoir bien le scénario en tête.
Connaissiez-vous Granville avant le début du tournage ?
Non ! Je ne connaissais pas du tout ! J’avais visité, il y a très longtemps, le Mont Saint-Michel, mais c’est tout. J’y suis évidemment retournée car j’en avais gardé un très beau souvenir. J’ai trouvé ça magnifique ! Je suis allée voir Cancale, Saint-Malo et Dinard, puis suis remontée plus vers le Nord. Là-bas, j’ai découvert Regnéville-sur-Mer et Agon-Coutainville. Je regrette juste d’être aussi frileuse et de ne pas pouvoir me baigner dans la mer. Je regarde avec fascination les gens qui passent des heures dans cette eau gelée.
Quels sont les lieux de Granville qui vous ont le plus plu ?
Les îles Chausey ! Lorsqu’on y est allés (pour le tournage), on a eu l’impression d’être dans un autre monde. Sinon, j’adore le restaurant Le Phare (sur le port de pêche) ! Ils sont très sympas et c’est super bon ! La rue des Juifs, où il y a pleins de créations vraiment jolies de céramistes, de peintres, vaut aussi le détour !
Vous reverra-t-on chez nous ?
Sans doute !
Un dernier mot ?
J’ai été absolument ravie de tourner ici avec cette équipe. Ça s’est super bien passé ! Ça va faire un très beau téléfilm car les paysages s’y prêtent et que l’histoire est singulière.
8h45. Nous remercions Florence Pernel et allons boire un café avec les techniciens lillois place d’Armes. L’accueil est chaleureux. « C’est notre dernière semaine de tournage ! », s’exclame l’un d’eux. Demain, direction Saint-Pair-sur-Mer pour le reste de la semaine.
9h15. Olivier Schmitt, directeur de la production Thalie Images, et Claude Codogno, directeur de la production La Fabrique France Télévisions, répondent aux attentes de chacun devant l’entrée du Foyer des Jeunes Travailleurs du Roc transformé en commissariat de police spécialement pour le téléfilm. « France Télévisions déploie les moyens et le personnel tandis que nous nous occupons de la partie artistique et des chefs de postes », indique Olivier Schmitt.
9h30. Huit des 95 figurants locaux recrutés spécialement pour le tournage sont costumés en policiers.
10h. La concentration est de mise sur le plateau. La maquilleuse donne un dernier coup de pinceau à Florence Pernel. Christophe Douchand vérifie à deux fois l’éclairage, le cadrage et le mouvement de la caméra avant de s’asseoir derrière son moniteur. « Silence demandé, moteur, moteur demandé, ça tourne ! »
Christophe Douchand réalise le téléfilm.
Un travelling a été installé sur le plateau de tournage.
Le tournage est réglé comme du papier à musique.
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