Une des cinquante planches dessinées par les lycéens présente le Normandy peint en noir par les nazis.
Les élèves ont également représenté les rues de la Haute Ville durant la Seconde Guerre mondiale.
Trente élèves de seconde du Lycée Julliot de la Morandière restitueront le travail qu’ils ont mené sur la Seconde Guerre mondiale jeudi 9 mai, à 15h30, dans l’amphithéâtre de leur établissement scolaire. Ce rendez-vous suivi, à 16h15, par la présentation des fresques du marché couvert par l’association « Granville 1944-1945, Peintures de guerre », est le premier rendez-vous du programme du 75e anniversaire de la Libération.
« Un silence trop long »
La classe qui s’est rendue à Auschwitz et à Cracovie, en Pologne, les 16 et 17 janvier derniers, a fait des recherches sur les trois familles juives- Goldenberg, Veesler et Bobublesco – qui ont vécu à Granville pendant la Seconde Guerre mondiale.
« Au début, nous n’avions pas d’images sur ce qui s’était passé à Granville », raconte Sarah, 15 ans.
Heureusement, le professeur d’Histoire-Géographie à l’initiative du projet, François Rosselin, s’est rapproché du Granvillais Philippe Letouzey dont les grands-parents et la mère étaient très proches de la famille Veesler.
« Mes grands-parents tenaient « L’hôtel-restaurant de la gare » qui se trouvait à l’actuelle Brasserie de la gare et la famille Veesler « Maison de Paris », un magasin de vêtements qui se situait en face, où se tient aujourd’hui une pharmacie. Ma mère, qui avait 17 ans en 1942, a régulièrement pris le train de Granville pour se rendre à Beaumont-du-Périgord (Dordogne) où s’étaient réfugiés la mère, le fils et les deux filles de la famille Veesler de 1942 à la fin de la guerre », explique Philippe Letouzey.
Le passionné d’histoire a naturellement transmis à François Rosselin les photographies envoyées par les trois familles juives à sa mère pendant la guerre.
Les lycéens ont, en partie grâce à ces éléments, retracé le destin de ces familles dans le roman photographique qu’ils ont nommé « Un silence trop long ». « Cela devait au départ donner lieu à une bande dessinée mais nous avons manqué de temps, indique François Rosselin. De 120 calques, nous sommes passés à 50. Nous préférions privilégier la qualité à la quantité. »
Pour ce faire, la classe a été répartie en deux groupes. « Un s’est occupé des dessins et l’autre de l’écriture », précise Bastien, élève participant.
La technique utilisée ? « On a encré les photos (récupérées en amont) qu’on a décalquées », explique la lycéenne Céliane.
Lors de la restitution, jeudi 9 mai 2019, les élèves liront à voix haute les textes accompagnant leurs dessins. « On s’est basés sur le témoignage de Ginette Kolinka qui a été déportée en 1944 », précise Céliane. « Elle nous a expliqué ce qu’elle avait vécu, reprend Bastien. C’était très émouvant. »
Le 15 mai 2019, la classe présentera son roman photographique aux 120 autres lycéens normands partis avec eux en Pologne au Mémorial de Caen.
Pour garder une dernière trace de ce travail, le lycée imprimera une centaine d’exemplaires. « Ils seront distribués aux élèves et mis à disposition des autres lycéens », souligne François Rosselin.
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